En France, l’apprentissage peine à être reconnu et valorisé. L’avis des entreprises reste mitigé et les jeunes apprentis rencontrent des difficultés lorsqu’il s’agit de trouver un employeur. Mais qu’en est-il des autres pays d’Europe ? Grâce à des chiffres de la base de données d’Eurostat (2), on fait le point sur l’apprentissage en Europe !
L’apprentissage en France
Pour développer l’apprentissage, le Gouvernement français a la volonté d’encourager les entreprises à recruter des alternants en prenant certaines mesures (1) :
- l’exonération des cotisations patronales et salariales ;
- le crédit d’impôt ;
- l’aide au recrutement d’apprentis supplémentaires et au recrutement d’apprentis reconnus travailleurs handicapés ;
- une prime régionale et une aide au recrutement d’apprentis mineurs pour les TPE ;
En parallèle, l’État diversifie l’offre de formations et expérimente l’apprentissage jusqu’à 30 ans (au lieu de 25) dans 7 régions. En mai 2017, la fonction publique de l’État comptait 8 300 apprentis, soit deux fois plus que deux ans plus tôt…
Malgré cela, la France a du retard par rapport à certains de ses voisins européens : avec 24,7 % d’apprentis dans la voie professionnelle et 10,2 % toutes voies confondues, elle se classe à la 8e et à la 9e place du classement établi par Eurostat (2).
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L’apprentissage en Europe en quelques chiffres
Les meilleurs élèves de l’apprentissage en Europe
Et s’il était possible, pour remédier à la pénurie de places en apprentissage, de créer des centres de placement favorisant l’accès aux formations ? C’est ce qu’a fait le Danemark (3), qui a désormais 99,7 % d’apprentis dans la voie professionnelle, et 42,3 % toutes voies confondues.
Il s’agit de l’un des pays dont la France pourrait s’inspirer, tout comme la Suisse – 90,4 % d’apprentis en voie professionnelle et 59,0 % toutes voies confondues –, qui a un système particulièrement efficace : en 2016, 97 % des apprentis ont trouvé un emploi suite à leur formation (4) !
Au classement de la représentation des apprentis en Europe, elle devance l’Allemagne (86,0 % d’apprentis dans la voie professionnelle, 42,3 % toutes voies confondues) qui, avec 6,4 % de chômage en 2017, affiche le meilleur taux d’emploi pour les jeunes de moins de 25 ans (5).
Le Royaume-Uni compte quant à lui 54,1 % d’apprentis dans la voie professionnelle et 21,7 % toutes voies confondues. Des chiffres sans doute dûs au programme « Young Apprenticeship », qui accompagne les aspirants apprentis dès l’âge de 14 ans (6).
Enfin, l’Autriche a imaginé un dispositif assurant à tout apprenti sans employeur une place au sein d’un centre d’apprentissage. Une initiative qui lui permet de compter 46,8 % d’apprentis dans la voie professionnelle et 32,5 % d’apprentis toutes voies confondus (7).
Les tendances de l’apprentissage en Europe
Si Le Danemark, la Suisse, l’Allemagne, le Royaume-Uni et la Suisse semblent avoir une longueur d’avance, certains pays comme l’Islande, la Norvège, le Luxembourg, la Finlande et la France présentent des chiffres encourageants : quelques initiatives leur permettraient de renforcer l’apprentissage et, par conséquent, l’insertion professionnelle.
En revanche, un fossé semble séparer l’Europe en matière d’apprentissage : pour la Slovaquie, la République tchèque, la Belgique, mais surtout la Suède, la Roumanie et l’Espagne (cette dernière ayant 1,2 % d’apprentis dans la voie professionnelle et 0,4 % toutes voies confondues), les statistiques témoignent d’un retard considérable.
La situation de l’apprentissage en Europe est donc très contrastée. Au milieu du tableau, la France a la volonté de développer l’apprentissage. Il faut dire qu’en s’inspirant de certains de ses voisins, le pays pourrait améliorer l’insertion professionnelle et peut-être même réduire le taux de chômage des jeunes…
(2) Eurostat, Base de données
(3) Education and training, Education and Training Monitor 2016 Denmark